Mercredi, 11 août
En revenant de prendre ma douche ce matin à 05h30, je jette un rapide coup d'oeil à Danielle pour m'assurer que tout va bien : elle dort dans la tente-remorque, le visage quelque peu crispé. Elle a besoin de refaire ses forces, ma chérie. Elle est épuisée. Je monte le chauffage, sors dehors et me fais un mauvais espresso qui goûte le sulfure avec des grumeaux sur le dessus. La crème n'a pas résistée au secouage du voyage de retour. Un "raven" se promène autour de la tente-remorque. Nous sommes de retour à Dawson City où nous avons dû laver auto et tente-remorque (photos un peu embrouillées, désolé). Je suis courbaturé. Les cuisses et les bras me font mal à force d'avoir forcé hier dans la Dempster. Heureusement, hier soir, nous nous sommes divertis en assistant à un spectacle western de french cancan. Rien ne manquait dans ce bar western traditionnel : les joueurs de poker, les danseuses, le pianiste, etc. (photos)
Nous avons été désappointé de constater l'état d'Inuvik. Nous nous attendions à voir une belle petite ville Inuit remplis d'Esquimos fiers de présenter leur art et leur culture. Pas du tout ! En fait, c'est une ville aride, sale, sans agrément touristique et sans architecture (2 photos) avec trop d'Inuits ivres ou drogués qui tentent de déambuler dans la clarté lumineuse de la nuit. Ici, le soleil ne se couche pas. Il fait jour 24h sur 24. C'est triste à voir. Les Inuits ne sont plus chez eux, perdus dans cette ville dorénavant dominée et contrôlée par les Blancs qui sont venus y exploiter le gaz naturel. J'ai pris le temps de m'asseoir et de discuter avec un jeune Inuit pour lui demander ce qui se passait et pour valider mes perceptions. Ils sont profondément malheureux. C'est comme çà, me suis-je dit, qu'on détruit des cultures et des humains. Même les institutions Inuit sont contrôlées par des Blancs. Les leaders Inuits se sont éteints ici.
Nous ne sommes restés qu'une seule nuit à Inuvik, le temps de constater les dégâts et de ramener quelques souvenirs dont une magnifique sculpture.
Le retour à Eagle Plains s'est très bien déroulé le lendemain également. Nous y avons recampé (2 photos de paysage) et, le lendemain, nous avons repris la Dempster, en route vers Dawson. Le ciel était très beau et, de nouveau, nous avons admiré les cariboux qui broutaient dans les grandes vallées.
Cependant, la route n'a pas été plus facile car au kilomètre 130, au même endroit où nous avions fait nos crevaisons 2 jours auparavant, nous avons refait, à nouveau, 2 crevaisons, toutes les deux sur le côté droit de la voiture. Nous avions racheté un nouveau pneu de secours à Eagle Plains. Mais... 2 crevaisons simultanées, çà ne pardonne pas, ici. Comme nous commencons à en avoir l'habitude, nous avons redressé la tente-remorque sur le bord du chemin. Message de détresse habituel à la première voiture qui passait et, une heure plus tard, voilà les gars du Maintenance Department qui rappliquent. Alors que nous nous étions fait calmement à l'idée que nous devions passer encore quelques nuits au bord de la route, nous avons été surpris de voir que les gars de l'entretien de la route nous ont dépanné très rapidement. Ils ont pris nos 2 pneus et les ont réparés gratuitement en moins d'une heure. Et nous avons repris la route. L'un des pneus avait 2 performations majeures et l'autre n'en n'avait qu'une seule. À 30 km/hre, nous avons finalement retrouvé, avec grand soulagement, la route d'alsphalte.
Dire que la Dempster Highway est difficile, c'est peu dire. J'ai joint quelques photos des déboires des gens qui s'y aventurent (3 photos dont 1 camion renversé). Nous avons eu l'occasion d'aider un motocycliste dont la moto était en rade : son moteur avait surchauffé à cause de la poussière et s'était arrêté. Le kilomètre 130, là où nous avons fait toutes nos crevaisons, en montant et en descendant, est particulièrement dangereux car la route est pavée de moraines coupants comme des rasoirs. Même les gars de l'entretien de la route qui sont chaussés avec des pneus spéciaux anti-rocks font des crevaisons. Faut voir la façon dont leurs véhicules sont équipées et les 2 ou 3 pneus de rechange qu'ils gardent en permanence.
Aujourd'hui, séance d'entretien du Caravan (changement d'huile, filtre à air, inspection) et demain, en route vers Whitehorse d'où nous partirons, par la suite, en direction de Yellowknife.
Gilles
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire